Conteneurs : le marché se prépare au prochain coup de vent

BAROMÈTRE. Les données Upply pour le mois de décembre confirment le dévissage des prix médians facturés dans le transport maritime conteneurisé.

Dans un contexte de demande toujours très molle en sortie de Chine, les compagnies maritimes procèdent à des annulations massives d’escales. Un véritable "pont" de blank sailings est désormais prévu jusqu’au Nouvel An chinois, qui débutera cette année le 22 janvier. Les marchés Nord-Sud résistent globalement mieux.

Les compagnies commencent à dévoiler leur programmes 2023, avec, comme chez The Alliance, des déploiements de 24 000 EVP en masse sur l’Asie-Europe. Cette perspective permet d’affirmer que les annulations d’escales sont parties pour durer. Ces navires géants ne quitteront l’Asie que s’ils sont correctement remplis, car c’est la clef de leur pertinence.

La baisse des taux contractuels

Sur le marché spot Est-Ouest, les compagnies vendent aujourd’hui la capacité à des taux FAK inférieurs aux coûts d’exploitation. Un crash silencieux, mais qui risque de faire plus de bruit lorsqu’il va, et c’est inévitable, gagner le marché contractuel. Ce mouvement parallèle est tout à fait logique, à la hausse comme à la baisse. Ce qui est sidérant, c’est la vitesse à laquelle intervient le plongeon. Elle surprend les négociateurs commerciaux les plus aguerris, aussi bien du côté des compagnies que des chargeurs et des commissionnaires. Dans un tel climat, se projeter et conclure des contrats n’a pas beaucoup de sens.

Le constat est particulièrement amer pour les commissionnaires. Les prévisions budgétaires 2023 doivent intégrer une diminution drastique et rapide du chiffre d’affaires et des marges au dossier. Un certain nombre d’actifs du secteur sont en cours de dévalorisation accélérée, après une période de valorisation sans doute exagérée lors des deux premières années de la pandémie.

Retour à l’austérité pour les compagnies maritimes

Du côté des compagnies maritimes, il était temps que l’année se termine... Des profits exceptionnels auront été engrangés en 2022 (X2 pour les meilleurs par rapport à 2021), avec à la clé des bonus exceptionnels confortables pour les salariés (4 à 10 semaines de salaire supplémentaire annoncé actuellement selon les compagnies).

Mais la fête est finie. Début 2023, la fin d’exécution des contrats annuels signés au plus haut va dégrader un peu plus, semaine après semaine, les résultats opérationnels déjà perturbés par l’effondrement des taux spots au départ d’Asie. Le brutal retournement de tendance devrait conduire à des restructurations (...)