“L’imagination est la meilleure compagnie de transport au monde”. Et si nous prenions cette citation de Roger Fournier à la lettre ?
Le transport routier est un secteur industriel indispensable à l’économie européenne : il déplace 90% des marchandises, emploie plus de 3 millions de collaborateurs et génère un chiffre d’affaire de près de 300 milliards d’Euros.
Pourtant, il doit faire face à des défis de taille !
Le besoin de chauffeurs dans toute l’Europe est criant depuis plusieurs années. Les départs à la retraite ne sont plus couverts par les nouvelles générations et la source de main-d’œuvre depuis l’est de l’Europe se tarit. Ainsi, en France, 43% des entreprises ont des difficultés à pourvoir leur besoin en chauffeurs routiers.
Le camion est vu par la société comme un engin polluant, voire dangereux qui sature les routes et les agglomérations ; cela, malgré la réduction constante des émissions de CO² et de polluants, tout comme celle des accidents impliquant des poids lourds.
Dans ce contexte, il est difficile pour le transport routier de marchandises de se dessiner un avenir serein. En se coupant de son renouvellement en personnel par manque d’attractivité, le risque de se couper à terme de ses clients s’accroît, du fait de l’inflation et des problèmes organisationnels qui pourraient en découler.
Si cette période semble signer la fin d’une ère, elle permet envisager l’ouverture d’une nouvelle dynamique portée par le vent nouveau du numérique. Les nouveaux courants technologiques contribuent ainsi à redéfinir les moyens, les pratiques et, in fine, le besoin.
Pour ce faire, trois chantiers se dessinent sur le long terme :
1) Réenchanter le métier de chauffeur routier
2) Travailler la durabilité et l’efficacité énergétique globale et le faire savoir
3) Digitaliser le transport en remettant les acteurs au centre (exploitants, chauffeurs, acheteurs)
Les chauffeurs sont désormais courtisés à leur juste valeur, car ils sont le cœur de notre industrie. Ainsi, certaines entreprises de transport sont valorisées selon leur pyramide des âges. Dans des métiers comme le transport de verre, la taille de cabines de camions augmente à nouveau pour donner plus de confort aux chauffeurs. Ce sont des signes qui montrent une vraie inflexion dans la prise en compte du métier de chauffeur.
Sur la question environnementale, l’Union Européenne continue sa pression sur la diminution des gaz à effet de serre (-15% entre 2019 et 2025, -30% entre 2019 et 2030 pour les PL>7,5T). Cet effort conséquent de toute la chaîne depuis les constructeurs de camions, en passant par les transporteurs, jusqu’aux chargeurs constituera un marqueur fort de l’engagement du transport pour réduire son empreinte écologique.
Enfin, la révolution numérique qui secoue nos sociétés apporte sans aucun doute un univers étendu d’opportunités pour le transport. De façon non exhaustive, les nouvelles solutions de mobilité, de transparence des données, d’aide à la décision en temps réel, de planification avec l’IA, d’interaction entre offre et demande ou encore d’assistance opérationnelle étendue (aide à la conduite, au chargement/déchargement) contribueront significativement à la hausse de la valeur ajoutée du transport et à son intégration facilitée dans la Supply Chain de ses clients.
Les bases sont jetées ; à nous tous de redéfinir les fondamentaux de notre secteur pour garantir sa pérennité !