On constate une remontée des taux de fret en 40 HC entre l’Asie et la côte Ouest des États-Unis. Une tendance favorisée par la reprise (partielle) de l’activité en Chine, tandis que les entreprises américaines ont besoin de reconstituer leurs stocks.
Avec le retour de la production industrielle à un niveau moyen de 75% de la capacité normale et la décongestion en cours des ports chinois, un afflux de commandes en provenance des États-Unis provoque une surchauffe des taux de fret transpacifiques Eastbound (+18% sur un mois selon le dernier relevé SCFI du 13 mars).
Les capacités étant toujours restreintes à ce stade au départ d’Asie, le délai d’attente moyen actuel pour embarquer de la marchandise à bord d’un navire oscille de 10 à 15 jours. Le président de la Commission Fédérale Maritime (FMC) américaine s’en inquiète ouvertement dans les colonnes du Loadstar. Il exhorte les compagnies maritimes à ne pas "profiter" de la situation, alors que ces dernières sont tentées de restaurer des marges sérieusement mises à mal depuis le début de l’année.
Tandis que les États-Unis commencent à reconstituer des stocks pour la distribution et que certaines pièces vitales à la production automobile américaine venant de Chine font cruellement défaut sur les chaînes de montage, on peut également se poser la question de la capacité du pays à organiser l’acheminement intérieur depuis les ports, dans le contexte Covid-19 qui ne fait que commencer sur le sol américain. Il y a vraiment 2 courbes qui se suivent avec un décalage de 45 jours. Alors que l’Orient semble peu à peu surmonter l’écueil du Coronavirus, l’Occident entre maintenant dans la crise pour une durée qui devrait être similaire. Des mesures exceptionnelles pour garantir la fluidité portuaire aux États-Unis comme en Europe seront indispensables pour minimiser autant que faire se peut l’impact de la crise.