L’année 2023 marquera la fin des profits exceptionnels pour les compagnies maritimes, dans un contexte de transformation profonde de l’organisation des flux.
"Celui qui commande la mer commande le commerce ; celui qui commande le commerce commande la richesse du monde, et par conséquent le monde lui-même". Cette citation du début du XVIIè siècle, attribuée à l’Anglais Sir Walter Raleigh, résume à merveille la stratégie conduite par la Chine depuis trente ans. Mais en 2023, le transport maritime conteneurisé entre dans une nouvelle phase.
En 2022, le secteur a encore fait la une de l’actualité, dévoilant désormais aux yeux du grand public, de façon plus ou moins voulue, son rôle central dans les économies (toujours…) mondialisées, ses profits exceptionnels, et son lien avec les questions régaliennes de souveraineté. Cependant, pour des raisons à la fois économiques et géopolitiques que nous avons largement évoquées dans nos colonnes tout au long de l’année, la mondialisation connaît aujourd’hui un sérieux coup de frein, sans que l’on puisse parler de démondialisation.
Les perspectives de croissance atones pour 2023 questionnent sur les options possibles pour les compagnies maritimes. Une chose est certaine, elles ne vont pas pouvoir rester statiques. Même s’il peut paraître surprenant de parler déjà de survie pour elles après deux années de bénéfice record, le terme fait sens. L’adaptabilité est le maître mot de ce secteur dont la tâche complexe est de pouvoir coller aux variations de marché en restant rentable, tout en manipulant des outils capitalistiques lourds et intrinsèquement peu agiles.
AU SOMMAIRE
- Un tournant en 2023 pour les compagnies maritimes
- L’année des "3R" : Repenser, Restructurer, Réduire
- Scénario 1 : l’implosion des Alliances maritimes
- Scénario 2 : la "Carrier Discipline" tient bon
- Scénario 3 : la guerre
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